Le souffle du présent
La Pratique du Sarbacana
Le Kata-Sarbacana
« Tirer avec la technique améliore le tir, mais tirer avec l'esprit améliore l'homme. »(Esprit du Kyudo... esprit du Sarbacana)
Dans le même temps où nos gestes se déplacent très lentement dans l'espace extérieur pour servir la sarbacane, ces même gestes se déplacent dans les espaces internes pour servir la conscience.
Tous les aspects de la posture sont présents à la conscience, les parties immobiles du corps sont éclairées d'autant d'attention que les parties en mouvement.
Nous participons-assistons à tout ce qui bouge et, dans le même temps, assistons-participons de tout ce qui est immobile. Immobilité et en mouvement, absolument au même instant.
Viser avec son centre ne consiste pas à le pointer mais à l'ouvrir grand.
Il s’agit d’un processus systémique induit par le maniement d’une forme appelée (de par son profilé) le phi.
L’usage de cette forme est conçu de manière à impliquer la vision périphérique en même temps que la vision centrale .
La "visée" ne s’effectue plus par l'habituel processus linéaire d’alignement par focalisation "oeil-sarbacane-cible", mais par "défocalisation" impliquant un processus non-linéaire de perception tout azimut.
L’utilisation de ce "viseur" implique simultanément, tout autant, les assises des pieds sur le sol, l’assise du souffle dans le ventre, les dynamiques de la respiration que la perception visuelle et l’écoute.
La mise en relation avec le centre de la cible étant le résultat d’une Gestalt avec le propre centrage du pratiquant.
La Sarbacane-Sarbacana
Le SARBACANA est au tir à la sarbacane, ce qu’est le "KYUDO" au tir à l’arc.
Un simple tuyau... sacralisé! Sarbacane!...par un baiser.
Un petit bout de tuyau, de rien du tout, juste bon à jeter dans l'oubli.
Pourtant, traversée par un souffle de conscience,voilà que, transfigurée,la citrouille devient carrosse.
Mais, bien sûr, ne manque pas de redevenir citrouille, dès que la conscience s'en absente...
Sceptre, baguette magique dans la conscience de nos mains, ou, bout de tuyau abandonné d'inconscience le long d'un mur...
Nos Voiles-Flèches
Même immobile, l'esprit du cône... vole.
Ces flèches tout comme les sarbacanes dans lesquelles elles se glissent, sont tout à la fois féminines et masculines au même instant.
En effet, nos flèches sont creuses et lorsque notre jet de souffle se glisse dans le ventre de la flèche, au même instant, à l'extérieur, cet acte de réceptivité féminine se manifeste par une dynamique de pénétration masculine.
Alors que le cône accueille notre énergie dans la féminité de son creux, il la dynamise masculine en pointe jaillissante.
Féminin-Masculin, liés en un seul souffle.
L'énergie yang de pénétration de la flèche est engendrée par un acte de réceptivité yin.
Ici d'évidence le secret du yang est au coeur du yin.
Nos Cibles-Sarbacana
Cercles concentriques sur la cible... comme des percussions de souffles pour faire caisse de résonnance de la présence.
Viser en plein cœur du présent, comme un effet qui attend sa cause, ces ronds dans l'eau attendent... !l'exact-impact! qui va les engendrer.
Nos cibles sont conçues afin que nous puissions "viser avec les oreilles"...
Il nous fallait pour cela disposer d'une gamme de tons en fonction du lieu d'impact dans la cible.